Un article Bikbov, Boris & Bikbov, Alexander, “Communication on COVID-19 to community – measures to prevent a second wave of epidemic” est cosigné avec mon frère épidémiologiste travaillant à l’Institut de recherches pharmacologiques Mario Negri à Bergame. Le texte est déposé à OSF repository, en accès libre. Ce résultat de collaboration entre un sociologue et un médecin propose une mise à jour des données épidémiologiques ainsi qu’une mise en question de la stratégie paternaliste adoptée par la plupart des gouvernements européens pour communiquer avec les populations confinées sur le virus et sur les mesures de l’isolation sociale.
Je résume ici quelques faits cliniques qui ne sont pas largement diffusés et qui actualisent l’idée de la propagation du virus et des mesures préventives à venir :
- La période d’incubation du COVID n’est pas limitée à 14 jours (ce qu’on on savait au début de l’épidémie), dans 1 % des cas, elle peut tabler sur 24 jours.
- La période de la sécrétion du virus par les patients gravement malades a une médiane de 20 jours et jusqu’à 37 maximum. Dans les cas légers c’est 10 jours en moyen, jusqu’à 15 max.
- Une diagnostique sans dépistage est spécialement difficile, car près de moité des patients, à leur admission à l’hôpital, n’avaient pas de fièvre (> 37,5 C) et jusqu’à 30 % des contaminés sont complètement asymptomatiques (il n’est pas encore claire s’ils sont contagieux).
Ces nouvelles données signifient un prolongement fort probable de l’isolement collectif, dans le cadre du modèle paternaliste actuellement en acte, et en absence d’autres moyens. Pourtant les moyens existent. Ils ne se réduisent pas aux vaccins et médicaments qui sont encore en phase de l’invention. Un autre moyen, celui de la prévention, existe déjà et représente un point crucial pour la stratégie de la gestion de l’épidémie, au croisement entre les libertés individuelles, inégalités sociales et protection économique.
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